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Et je suis jusqu'à la folie.

Pour L.
12/05/04
Il avait apprit la nouvelle le soir-même. Les parents de S. l'avaient appelé, en larmes. Ils lui avaient dit qu'elle s'était fait renversé, qu'elle était à l'hopital, dans le coma. Elle était gravement blessée.
C. se dépêcha de se rendre à son chevet. Lorsqu'il pénétra dans la chambre, elle était là, allongée, plus sereine qu'il ne l'avait jamais vue auparavant. Il s'assit dans un fauteuil posé près du lit, et n'en pouvant plus, fondit en sanglots entrecoupés de cris de douleur et d'impuissance.
Finalement, il lui prit la main et pria en silence.
Il ne voulait pas qu'elle meure, il l'aimait tellement. C'était pour elle et L. qu'il s'était battu contre sa maladie, qu'il avait feind d'aller bien lorsqu'il repensait à la mort de ses frères et soeurs. Et maintenant voilà qu'elle avait elle aussi été fauchée par une voiture. Il n'en pouvait plus de voir tous ses proches mourir autour de lui. Il ne voulait pas qu'elle meure.
Il revint le lendemain. Son état ne s'était pas amélioré, au contraire. Les médecins n'avaient plus beaucoup d'espoir. Mais C. continuait de prier.
Le samedi, le téléphone sonna. Il décrocha, s'attendant à la nouvelle de son réveil.
Lorsqu'il raccrocha, tout disparut autour de lui. Il se sentit tomber et sa tête heurta le sol. Quand il se réveilla, il était dans son lit, sa mère a son chevet. Il lui demanda s'il avait rêvé, il l'espérait tellement. De sa voix douce, elle lui répondit que non. Que S. était bien partie, vers l'au-delà. Il ferma les yeux, en entendant ces mots. Il entendit le pas léger de sa mère, la porte se refermer doucement. Il était seul. Les larmes ne venaient plus, à présent que c'en était fini. Il ne sentait plus rien. Il aurait voulu la rejoindre. Mais il pensa alors à L., qu'il aimait aussi, et il savait qu'elle ne serait plus rien, sans lui. Il voulait être fort pour elle, mais il ne pouvait pas.
C. pris la résolution d'aller voir le corps. Pour un dernier adieu. Il espérait pouvoir pleurer.
Elle reposait sur un lit blanc, ses longs cheveux bruns encadrant son visage si pâle. Elle semblait heureuse, reposée. Il lui prit une dernière fois la main, la caressa, la baisa. Il déposa sur sa poitrine ses fleurs préférées, des camélias. Puis il pleura, doucement, en silence.
Deux jours plus tard eu lieu l'enterrement. Il y alla. Il se sentait étranger aux autres personnes qui étaient là. Toutes consolaient la famille en pleurs, ou pleuraient elles-mêmes. Lui ne fit rien. Il resta tel un fantôme devant le cercueil. Il n'y croyait pas. Il ne réalisait pas. Il ne voulait pas.
Le lundi, il n'alla pas en cours.
Il avait prévenu L. le jeudi soir, et régulièrement depuis. Elle n'avait jamais rencontré S., mais elle partageait avec elle l'amour de C., et elle souffrait pour lui. L. n'avait aucune raison de ne pas aller au lycée. Elle déambula toute la journée, comme un zombie, dans les couloirs. Elle se sentait vide. Elle ne savait pas comment aider C., elle avait peur qu'il ne se tue, et dans ce cas elle aussi en aurait fini avec la vie.
C. ne se remettra pas de la mort d'une des femmes qu'il aimait. Il y aurait toujours un vide au fond de son coeur. Mais il aimait aussi L., et pour elle il vivrait, il aimerait.
Il n'y avait qu'une chose qu'il ne regrettait pas dans ce passé, mais qu'il n'osait pas formuler : il n'avait plus à faire de choix entre S. et L., il pouvait les aimer toutes les deux.
Ecrit par Lissadell, le Mercredi 12 Mai 2004, 16:13 dans la rubrique "Things".



Commentaires :

  Anonyme
09-12-05
à 21:03

Lien croisé

Web Blog Directory - A Lot - Aggregating the PoweR of Blogs! : " lissadell : Pour L. (May 12 2004 14:42 GMT) - Il avait apprit la nouvelle le soir-même. Les parents de S. l'avaient appelé, en larmes. Ils lui avaient dit qu'elle s'était fait renversé, qu'elle était à l'hopital, dans le coma. Elle était gravement blessée. "

  LaTitedhelfairy
LaTitedhelfairy
24-12-05
à 16:41

...

Je n'ai pas eu le courage de la relire...

Mais...

Merci...

Tu sais, je crois que tu y es pour beaucoup, dans mon éveil au goût de l'écriture...

Bref...

... Joyeuses fêtes à toi, Soeurette... Et à bientôt...

* Doux sourires à toi *


  Lissadell
Lissadell
24-12-05
à 17:05

Re:

Sourires...
Et il n'y a rien qui puisse me faire plus plaisir que ce que tu as dit là.
Bonnes fêtes à toi aussi, ma chère Soeur de Pluie... :)

  Amandil
03-02-06
à 11:59

Je reviens pour la premiere fois depuis bien longtemps et je tombe sur ça...

pourquoi as tu le don de concrétiser toutes mes peurs à travers tes écrits?

comment arrives tu a représenter l'horreur absolue qui m'attend au coin de ma vie?

Et pourquoi?je pose toujours cette question quand je viens chez toi, mais pourquoi?Pourquoi est ce que tu arrives a concrétiser mes douleurs ainsi?

Pourquoi est ce que j'ai si peur et si mal quand je lis ça?

Parce que je l'aime peut etre...

Ma Clara...
Je ne veux pas qu'elle meure...


  Lissadell
Lissadell
03-02-06
à 15:42

Re:

Je ne sais pas quoi dire...
Je suis désolée que me lire te fasse du mal.
Et puis... pour ton Amour... je ne sais pas où ça en est.
Mais j'espère que ça va s'arranger...

  Amandil
04-02-06
à 10:05

Re: Re:

Hum...

Ne t'en fais pas pour ça, mon amour se porte le mieux du monde, c'est juste moi qui ressent toujours de la peur...

Onne règle pas ses problèmes en deux jours, malheureusement...

Ce n'est pas vraiment que te lire me fasse mal, c'estjuste que je retrouve dans tes textes des choses qui me terrifient, me font peur, et que tu les dis tres bien donc en fait je me fais mal tout seul mais bon, enfin, tu comprends l'idée générale...

Encore merci.


  Lissadell
Lissadell
04-02-06
à 14:54

Re: Re: Re:

Oui, je comprends.

Mais merci à toi, hein.

  Amandil
07-02-06
à 13:28

Re: Re: Re: Re:

De rien.



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