C'est que ce joueb se meure, lentement. Et dans la mélancolie, en plus.
Alors...

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« L’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. » Vian.

Elle sentait bon le printemps, la fille aux boucles blondes. Elle avait le rire frais des amoureuses de la vie, ça se voyait dans ses yeux profonds d’océan.
Je l’avais vue dans le parc, elle bavardait gaiement avec un jeune homme de son âge, et moi j’étais seule, assise au bord de la fontaine, et je l’observais.
Elle ne me voyait pas, trop occupée à vivre, et à sourire.
Je ne sais pas si le garçon remarquait comme moi cette lumière qui irradiait d’elle, ce charme fou qu’elle remuait, et qu’on sentait de loin. Je pense que oui, car il s’attardait avec elle, et sa main par moments effleurait timidement ses cheveux.
Elle avait de ces corps fins de danseuses, de ceux qu’on a envie d’étreindre, jusqu’à l’obsession. Ses mains glissaient sur ses hanches tandis qu’elle parlait, à en regretter que ce ne fussent pas les notre.
Lorsqu’elle bougeait un peu, pour illustrer ses dires, sa jupe se soulevait, entraînée par le vent, et découvrant de jolies jambes, longues et si bien dessinées.
Elle paraissait plus nue que n’importe qui, même recouverte de ses multiples épaisseurs. Elle paraissait si nue que l’homme rougissait lorsque ses yeux effleuraient son corps.
On ne savait où poser le regard, sans entrer dans son intimité.
Son cou nu dévoilé était une merveille, long et effilé. Les lèvres ne pouvaient que brûler de désir en s’imaginant le baiser.
Sa voix parvenait à mes oreilles comme le chant mélodieux d’un oiseau, et encore aujourd’hui elle chante dans mes rêves.
Elle ne semblait pas avoir conscience de sa beauté irréelle, et c’est ce qui la rendait plus désirable que n’importe qui.
Je suis tombée amoureuse de bien des filles, et de bien des hommes, croisés au hasard d’une rue, de bien des images.
Mais celle-ci était la plus parfaite, et celle que je chéris le plus.