Joueb.com
Envie de créer un weblog ? |
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web. |
Et je suis jusqu'à la folie.
] Page principale [
Rose [2]
J'avais cru que je serais heureux dès le moment où elle m'accepterait. Mais l'homme est fait ainsi, il en demande toujours plus. Et puis je ne veux pas grand-chose, en fait... j'aimerais que l'on se parle. Bon, c'est vrai, c'est comme si je rompais l'accord qu'on a fait. Mais il faut comprendre... ça fait deux semaines que je la suis, et je ne sais rien de plus d'elle. Elle m'a à peine adressé la parole. Elle me sourit rarement. Mais ce n'est pas sa faute... elle n'a rien fait de mal, j'avais accepté ses conditions. Il ne faut pas l'accuser d'être trop fermée, trop egoïste... Personne ne la comprend, ma Rose. Elle a sûrement ses raisons de se taire. Pourtant, je vais lui parler. Demander ne coûte rien. - Rose... ? J'ai prononcé ces mots d'un ton vraiment hésitant, et Rose sent que je vais encore la faire parler. Son "oui" n'est pas exaspéré, ni méprisant, il est attentif mais me montre bien quand même son désintéressement. - Euh... ça fait quinze jours que je reste avec toi et je sais rien de toi, je me di... - Simon, on s'était mis d'accord. - Oui. C'est vrai. Mais tu ne veux pas qu'on parle ? - Non. Je n'ai rien à dire. Et si tu veux raconter ta vie à quelqu'un... va trouver quelqu'un d'autre. - Mais... c'est toi que je veux... Et si tu veux parler sans que je ne dise rien, ça me va. Le contraire aussi. Comme tu veux. - Je ne veux rien. Je ne veux pas parler, je ne veux pas écouter... Je ne veux pas me mêler à ce monde et ses échanges qui sont trompeurs... La vérité, c'est que depuis deux semaines, elle pense tout le temps à Simon, même si elle refuse de se l'admettre. Elle ne veut pas que leur relation évolue, parce qu'elle sent qu'elle risque de tomber dans ses bras. Elle se sait si faible, parfois. Mais à chaque fois que la tendresse s'éveille en elle, elle repense à sa mère, qui lui a dit sur son lit de mort : " Ne fais pas confiance aux humains. Ils te trompent. Et jamais aux hommes en particulier. Ecoute-moi, ma chérie, si tu ne veux plus souffrir. Rose était petite, alors, mais la mémoire n'oublie pas ces phrases-là. C'est pourquoi Rose ne veut pas parler à Simon. J'ai décidé que si Rose ne veut pas parler, alors je parlerai pour deux. A la cantine je me mets en face d'elle et je lui parle de ma soeur, de mon père et sa copine. Ainsi que mes deux demi-frères. Elle regarde dans le vide, mais je sens bien qu'elle m'écoute. Je lui dis que je joue du saxophone, et elle étouffe un petit rire. Elle voit que j'ai remarqué, que j'ai vu qu'elle écoutait. Alors, piquée, elle se lève, prend son plateau et part. Moi je reste seul à la table, désemparé. Je me demande ce qu'elle a, ma Rose. Elle a peur de vivre, on dirait... j'aimerais tellement l'aider. Savoir pourquoi, au moins. Je la rejoints en cours, après. A côté de son univers enchanté, sur la table, j'écris "Pardon". Elle ne lève pas les yeux. Heureusement, sinon elle me verrait pleurer. Elle prend sa tête dans ses mains, la secoue. Pour lui montrer que je m'inquiète, je pose ma main sur son épaule. Elle sursaute, se dégage violemment. Je crois qu'elle s'apprête à me hurler de la laisser en paix, quand elle voit mon air honteux et coupable. Elle me dit seulement :"Tu n'as rien à te reprocher." et retourne de là d'où elle vient : dans ses pensées. Chaque jour qui suit, je lui parle un peu, de tout, de rien. Je lui pose des questions, aussi. Quand c'est possible elle répond par "oui" ou par "non". Sinon elle ne dit rien. Je tente de l'ouvrir progressivement. J'ai tout essayé. Je lui parle en cours, à la cantine, dans la rue... je la traîne même au café, pour voir si elle se sent plus à l'aise pour parler là-bas. Rien ne marche. Et puis un jour, on est attablé au café. Je lui demande si elle me parlera, un jour. Elle me répond que non. Moi je l'aime, Rose, mais ça fait des semaines que je ne dors plus pour trouver une solution, des jours que je parle seul et sans résultat... Alors je pète un câble. C'est trop, pour moi. Je serre mon poing et brutalement tappe sur la table. Elle sursaute. Je crie, ça ne veut rien dire, c'est incompréhensible, mais je crie.. Elle me regarde avec de grands yeux, équarquillés par l'étonnement. Puis la colère retombe pour faire place à la peine. Je laisse glisser ma tête sur la table, entre mes bras. Je sanglote, comme un bébé. Je lui demande "POurquoi tu es comme ça ? Oh, Rose, tu voir aussi mal me fait tellement souffrir... Mais, dis-moi.. tu ne fais donc confiance à personne ?"Je relève la tête, je prends sa main, la serre et en la fixant, je demande :"As-tu déjà fais confiance à quelqu'un, Rose ?" Elle retire brutalement sa main. Regarde à droite, à gauche. Nous sommes seuls dans le café. Rose ouvre sa bouche, la referme. Lorsqu'elle l'ouvre à nouveau, un flot de paroles s'en échappe. - J'ai fait confiance à mon beau-père quand il m'a dit qu'il nous protégerait, ma mère et moi. Et il nous a battues, il m'a violée. J'ai fait confiance à ma mère quand elle m'a juré de ne jamais m'abandonner, et elle est morte par faiblesse, par lâcheté... J'ai fait confiance à l'assistante sociale en lui racontant mon calvaire pour qu'elle me délivre, et elle m'a laissée à mon beau-père. J'ai fait confiance au psy, quand il disait ne chercher que la vérité, et qu'il a conclu que j'étais coupable de la mort de ma mère, que j'étais responsable de ses problèmes de couple. J'ai fait confiance à ma famille d'accueil qui disait vouloir me chérir et qui m'a exploitée. Je n'avais pas écouté ma mère, jusque-là, je gardais en moi la certitude de la bonté humaine, j'étais persuadée que des gens meilleurs arriveraient pour me sauver... Mais tu vois maintenant je n'y crois plus. Je ne fais confiance à personne, non !... Tu as vu ce que ça m'a apporté ? Rose se tait. Elle me regarde dans les yeux, à présent. J'ai honte, et je lui dis. Je lui dis que je ne voulais pas la brusquer, je ne voulais pas qu'elle me parle comme ça... Elle me répond que je devrais être content, maintenant que je sais tout d'elle, et qu'elle peut partir. Elle me dit que j'ai eu tout ce que je voulais, que je peux arrêter de la coller à présent, et que tout redevient comme avant. Avant, quand je n'étais pas derrière elle. Elle se lève, enfile son manteau, paye son café et part. Elle disparaît dans la rue peuplée de monde. C'est bientôt Noël et une Rose fânée se perd dans la foule joyeuse. Ecrit par Lissadell, le Mercredi 22 Décembre 2004, 19:44 dans la rubrique "Things".
Commentaires :
|
Session
...
...
Eux
Mørphine
Titedhelfairy FleurDeYeux Le Veilleur Songe Myel Gribouillon Funambule Dine Pierre de Lune [Petite Fille]
Few words
No regret (3)
Point de suspension. (5) Beauty (11) [Oubliez.] (6) Je t'interdis de me regarder Quand je commence à pleurer (2)
Tribune
MangakaDine : Un petit coucou par ici! Les mises en page sont toujours aussi classe!
BiZOo Lissadell : Merci ! ^^ (C'est Lisenn qu'il faut féliciter.) FleurDeYeux : Envie de laisser une petite trace ici, pcq je découvre et que j'aime bcp.. Lissadell : Merci... Et j'ai répondu sur ton joueb. Parce qu'il est beau. gribouillon : je reviens avec ce même plaisir de te lire...merci :) Lissadell : Oh, ça me fait plaisir de te voir là. Merci à toi. Le-Veilleur : ... Lissadell : Ton silence fait plaisir. De savoir que tu es encore là... nayalarmesdesang : bonsouar!!! c tré joli ici!!!! j'aime bocoup Lissadell : Merciiii. Yume66 : C'est superbe ici! Lissadell : :) |
Le-Veilleur
à 12:14
L’instant à la chute... Un sourire pour un amour indescriptible. Seul la chaleur humaine pouvait sortir rose de sa vie trop morose. C’est une merveilleuse histoire et je ne cesse de m’accrocher à la fin. Une fin triste et sans rêve… Tu sais j’ai connu une fille comme ça, elle était si belle et pourtant si lugubre, elle avait beaucoup de peine et j’ai jamais pu la saisir, j’allais la voir en bas de chez moi tout les jours… Bis, bien a toi
Le Veilleur