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Et je suis jusqu'à la folie.

Je crois.
J'ai été élevée dans la religion catholique.
J'ai mis le temps avant de commencer à douter de ma foi.
Puis je me suis senti coupable quand je n'allais pas à la messe, même si personne ne me culpabilisait.
C'était comme si je manquais un rendez-vous, posait un lapin.
J'ai commencé à me poser des questions sur la religion, sur tous ces principes et cette morale, ces rituels et ces croyances...
Et je ne suis pas d'accord avec tout ça.
Ma liberté s'arrête là ou commence celle des autres, c'est ma seule morale. C'est la seule chose qui me paraisse importante.
Cette simple phrase devrait permettre aux hommes de vivre ensemble sans se marcher sur les pieds, tout en se respectant, voire s'aimant.
Un exemple : les catholiques bannissent plus ou moins les relations sexuelles avec un peu "n'importe qui".
Si quelqu'un critique devant moi une personne se livrant à ces actes, je penserai simplement "du moment qu'ils ne l'imposent à personne, et que ces deux personnes sont consentantes, je leur souhaite bien du plaisir".
Mes valeurs sont la justice, la liberté d'expression, l'égalité, la liberté...
La Foi peut permettre de les mieux appliquer, mais elle est aussi la cause de divisions, de guerre, de sang... Pourtant, pour moi, Dieu est le même pour tous : musulmans, juifs, bouddhistes, chrétiens, etc...
Je dis "pour moi", j'ai failli ne pas le préciser.
Ce qui peut paraître être une théorie, qu'il n'y ait qu'un seul Dieu, pour moi c'est une évidence, je n'avais jamais pensé autrement, croyant que tout le monde se disait cela.
Mais quand j'ai découvert qu'une chrétienne croyait qu'ils étaient les seuls à croire en un Dieu qui existe... ça m'a marqué, je me suis dit "mais elle est aveugle ?" Eh bien non, puisque je me rends compte maintenant qu'elle n'est de loin pas la seule à le penser...
Mais si c'était vrai, comment savoir lequel Dieu est le bon ?
Ce n'est même plus croire ou ne pas croire, c'est se perdre, ne pas savoir en qui croire. Le musulman pensera qu'Allah est l'unique, et que tous ces chrétiens se trompent. Et vice versa. Cela n'aboutit à rien.
Dieu n'a pas le même nom et les mêmes règles, commandements, en fonction de la religion. Mais c'est normal, c'est une question de culture, de pays.
 mais je pense que Dieu existe et peut autant nous rassembler que nous diviser.
Mais j'ai laissé ici de côté les non-croyants, qui ne le sont pas totalement : ils me disent croire en un être supérieur, mais "certainement pas Dieu !"
"Dieu" n'est qu'un nom. Ceux qui lui ont donné croyaient aussi en un être supérieur. Ces gens croient autant en Dieu que moi, sans s'en rendre compte.
[Eh puis il y a ceux qui ne croient en rien, rien du tout : le vide, le néant. Ils n'ont peut-être pas tort, mais je le verrai une fois morte]
Je crois en un seul Dieu.
Ecrit par Lissadell, le Vendredi 8 Octobre 2004, 17:16 dans la rubrique "Waves".



Commentaires :

  Songe
Songe
14-10-04
à 11:51

Je m'étais promis de revenir sur cet article parce que dans ma famille la religion est un sujet sur lequel on revient souvent malgré qu'on soit athés.

Mon père est baptisé, ma mère aussi mais mon père n'est jamais allé à la messe parce que de non pratiquants dans la famille ils sont devenus non croyants et même anti-cléricaux pour mon père et ses frères et soeurs; ma mère quant à elle a claqué la porte de l'église avant sa majorité en disant à la paroisse qu'elle ne croyait pas et qu'ils ne la reverraient plus.

Mon père a toujours été très dur dans son discours vis à vis de l'église et des prêtres (comme il l'est d'ailleurs vis à vis de l'armée et de toute institution qui porte uniforme ou exerce un ordre autoritaire) et ma mère toujoujours très critique vis à vis de la religion mais néanmoins très curieuse et mystique dans une certaine mesure.

C'est étrange mais j'ai toujours vécu le paradoxe entre un athéisme revendiqué et affirmé (je ne compte pas le nombre d'heures de discussion entre ma mère et des croyants de tout horizon) et l'omniprésence de la religion dans ma maison; ma mère aime énormément l'art religieux et, en tant que guide conférencière de ma ville d'enfance elle avait empli tous les rayonnages de la maison avec des livres d'architecture religieuse, de moeurs religieux juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, etc. Et chacun de nos voyages en France comme à l'étranger nous a amené à visiter énormément d'édifices religieux (la foi sait faire des merveilles que rien n'imitera jamais, je crois que mes yeux ont vu des choses tellement belles que je resterais toujours fasciné moi aussi par la religion et sa force de création et de persuasion).

Mes parents se sont toujours désignés comme non-croyants et là je rejoins ton avis selon lequel les non-croyants sont des croyants inavoués : mon père croit absolument en la valeur de vérité de la science et ma mère demeure malgré tout superstitieuse et proche du mysitcisme sur certains aspects. Je pense que dans la famille je suis le non-croyant le plus lucide en ce que je ne crois qu'en la croyance que je me fabrique en toute conscience, sinon je suis un nihiliste par nature, un sceptique absolu : je sais que je ne sais rien et ne peux rien savoir de façon certaine.

La croyance est le réceptacle du sens, c'est elle qui détermine le moteur de vie, la motivation qui fait qu'on continue de poser un pas devant l'autre malgré les doutes. La croyance crée l'univers, elle lui donne forme dans notre vision je crois (l'homme qui a perdu toute croyance ne voit le monde plus que comme un amas insignifiant qui ne représente plus d'envies, plus d'intérêts, plus de sens).

J'aime beaucoup ta vision du dieu pour tous qui revêt dans chaque culture une autre apparence mais ça me pousse invariablement à me poser la question suivante : est-ce dieu qui selon toi a créé cette culture au départ (mais alors qu'est ce qui pouvait le pousser à différencier des cultures) ou bien est-ce cette cultre qui a créé un dieu à son image (et ce dernier aurait laissé chaque culture déterminer l'apparence qu'elle choisirait de lui donner). Mais dans les deux cas, on doit nécessairement arriver à se dire que tout le rituel, les écrits sont des interprétations, des inventions d'un culte qui ne saura jamais effleurer l'essence divine.

La question que je me pos ensuite c'est : penses-tu que tes valeurs sont celles de ton dieu ? Alors pourquoi ces valeurs ne se retrouvent-elles pas pareillement dans d'autres cultures ? Pourquoi les femmes sont-elles réduites à l'eclavage au nom d'une religion alors que d'autre religions la placent au même titre que l'homme (j'avoue qu'elles sont rares) ? Est-ce que toi aussi tu ne t'es pas créé une interprétation qui convienne à tes convictions et ta personnalité ? (parce que le dieu qui ordonne le massacre des infidèles n'est pas celui qui correspond à tes valeurs non ?) Est-ce que finalement ça ne t'oblige pas à te dire que les desseins de Dieu sont hors de ton entendement et que la notion même de Dieu est une notion apprise et arbitraire pour désigner une réalité, une existence inaccessible (que fais-tu des polythéistes qui ont plusieurs dieux, des animistes qui croient en des esprits naturels de l'eau, la terre, le feu, le vent, etc. ?) Ton Dieu finit par revêtir tant de formes différentes que tu ne peux même plus te permettre de le penser comme unique, tu finis par être obligée de le penser comme insaisissable et indéfinissable.

Mais alors la question suivante est : un tel être dont la nature échappe à ta conception et ta compréhension n'a-t-il pas aussi des desseins, des motivations qui échappent à l'entendement humain ? Comment expliquer autrement que parmi les plus fervents croyants certains aient connu les pires supplices ? Quel dieu a besoin d'éprouver la foi ceux qui ne doutent de lui ? Est-ce un dieu bon au sens où on le dit souvent ? Et si ce n'est pas lui mais le diable qu'on lui oppose, peut-on continuer à prétendre que dieu est omnipotent, qu'il est tout puissant ou doit-on accepter qu'une puissance aussi grande que la sienne agisse à son encontre et qu'une partie de son plan divin lui échappe de ce fait ?

Et tu parviens finalement à cette conclusion que rien ne te permet de croire sinon ta conviction : que tu es seule à déterminer ta croyance, que le plan divin est inacessible à ton interprétation et que toi seule choisit de vivre selon des valeurs qui sont tiennes. Ton Dieu ne déterminera pas tes actes mais tu les déterminera en fonction de l'interprétation que tu feras d'une croyance vertueuse. Rien ne te permet de faire des hypothèses sur la nature divine puisqu'elle te restera à jamais inaccessible ... tu ne peux que le faire à ton image comme les hommes le font depuis des siècles en adaptant la religion à l'évolution de leur culture (les noirs ont aujourd'hui une âme et son des êtres de dieu contrairement à ce qu'en disaient les catholiques autrefois par exemple). Je crois que toute croyance établie en religion est une autorité arbitraire d'une conviction individuelle sur la communauté : Aristote puis SAint Augustin et d'autres théoriciens ont fortement déterminé la religion telle qu'on la connaît aujourd'hui; peut-on s'autoriser à penser que leur interprétation a une quelconque raison de prévaloir et de déterminer la croyance collective ?

Toute croyance est un aveuglement volontaire je pense :)

Pour ma part je suis un nihiliste qui ne se permet qu'une seule croyance durable : la croyance en soi; elle est fragile mais je crois que c'est la plus indépendante qui soit et par conséquent la plus fiable.

Bises et toutes mes excuses pour cette longueur de commentaire

Ps: j'aime beaucoup ce cimetière, d'ailleurs j'aime beau coup les cimetières en général. C'est un cimetière breton ou scandinave ? (j'en ai vu des superbes en Norvège, perdus dans la nature sur les sommets avec une vieille église viking).




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