Amour (toujours...)

On me parle de l'amour comme d'un sentiment merveilleux, qui procure énormément de bonheur ; on me dit que même si parfois il nous fait souffrir, cela en vaut la peine. Et ce sont des voix passionnées, des yeux qui s'illuminent d'un éclat surnaturel, de grands gestes que je vois chez ces gens qui me parlent d'amour. Qui croient en l'amour.

Parce que si c'était moi qui devais en parler, je ne dirais pas ces choses-là. Pour moi, l'amour, c'est mon coeur qui pleure, le vide qui se fait en moi. C'est marcher seule dans la rue, errer comme une ombre sur un mur ensoleillé, les larmes aux yeux. C'est y croire un instant ridicule au mileu de ma vie, c'est espérer et puis revenir dans le monde réel. C'est aimer et ne pas être aimée. Mais aimer à en vomir, à en hurler, à en tapper dans les murs, à s'étouffer en sanglots...

Oui, il est beau ce moment où je le vois et je me dis "je l'aime" et où il me sourit. Il est beau mais il le serait encore plus s'il pensait la même chose, l'être aimé. Et si les moments suivants n'étaient pas si horribles. Lorsque mon âme se noie dans le désespoir, et que personne ne me tend le bâton qui me sauvera.

Ah, il est beau l'amour : chez les autres... Mais pour moi, c'est comme ces cauchemards qu'on fait parfois : on se rend compte qu'on rêve, on veut se réveiller, mais on ne peut pas. C'est le pire.

Tout ça je l'ai écrit dimanche, dans un élan d'amour sans espoir. Quand j'ai revu l'homme qui fait bondir mon coeur à chaque fois que j'entends sa voix, que je sens sa présence... Mais que je ne vois pas souvent. Pourtant d'années en années, quand je le revois, j'ai toujours cette même impression d'amour passionné. Mais lui ne me vois que comme une amie, presque rien... Comment pourrait-il imaginer que je l'aime en le connaissant en fait si peu ?... Je suis amoureuse de lui quand je le vois, mais je ne l'aime pas.

Eh puis il y a l'autre, celui que j'aime. Mais d'un amour fort, solide, qui ne me fait pas (je devrais dire plus... :-s) cette impression de mal-être et de bien-être à la fois quand je pense à lui. Je l'aime en envisageant un futur possible, même si ce n'est peut-être qu'un rêve. Je ne le vois pas non plus très très souvent, mais un peu plus, et je suis quelque chose pour lui, une amie... Nous parlons de nous, pas avec le premier. En deux jours, ces deux amours enfouis se sont réveillés, plus forts, plus brûlants, me dévorant le coeur de leur flamme immortelle. Je ne sais pas comment tout ça va évoluer, si ça va évoluer...

Mais "on" m'a dit que j'avais aussi le droit d'être heureuse, et qu'il était temps que quelqu'un s'intéresse à moi. Sa phrase n'avait sans doute pas le double sens que j'ai pu y trouver (!) mais il ne sait pas qu'il peut me rendre heureuse, je n'ose pas le lui dire...

[Soupir]

Ecrit par Lissadell, le Mardi 5 Octobre 2004, 19:05 dans la rubrique "Waves".