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Et je suis jusqu'à la folie.

Arrière goût de vie.
C'est drôle, aujourd'hui, j'ai rêvé de douceur.
Il y avait d'abord cette image d'un petit déjeuner au lit, par une matinée d'hiver. Avec la neige à la fenêtre, et le chocolat brûlant. Et le croissant à tremper dedans. Roulée en boule dans la chaude couverture. A tenir ma tasse à deux mains, et sourire, en pensant à quelqu'un.
Puis j'ai chassé cette idée que l'année à venir était plus qu'effrayante. J'ai rêvé de terrasses de cafés parisiens, et de rencontres matinales. Il y avait toi, et toi, et peut-être toi aussi. Et c'était bien.
J'ai presque eu hâte d'être à demain. Aux rencontres, et aux errances parisiennes. Aux retrouvailles, et à la perspective de rires qui me manquent souvent. De sourires uniques pour ce qui a déjà été vécu ensemble.
A l'idée qu'après sera meilleur, plus libre, j'ai moins peur de savoir ce que je vais faire à long terme. J'ai envie de vivre, et je crois qu'après, les portes s'ouvriront encore plus.
Je me traîne dans cette ville morne, dans cette ville morte et étroite d'esprit. Je me lasse de ces gens, et je ne suis plus capable de rien. J'aime le changement parce qu'il me réveille. Parce qu'il m'effraie et m'enchante à la fois. J'aime avoir peur, quand l'après est beau.
Alors oui aujourd'hui est bizarre. Parce que j'ai ressorti de mes placards des souvenirs poussiéreux. J'étais en fée, je crois, une robe bleue et du tulle sur la tête. Et elle avait sa casquette à l'envers. Il y avait des photos de partout, comme un passé qui surgit sans crier gare. Une chemise avec des poèmes, aussi. Puis un journal intime orange, avec une serrure, et je n'avais pas la clé. Mais je sais exactement ce qu'il y a dedans, et il m'a fait sourire. Je n'ai pas jeté les vrais souvenirs, même s'ils encombrent ma chambre. Ils ne sont pas de trop dans ma vie.
Après je ne sais plus pourquoi, je me suis imaginée belle. C'est à dire vraiment belle, bien habillée, bien maquillée. En fait, je me suis imaginée femme. Je me suis dit que cela serait une expérience, d'essayer. Mais comment voulez-vous que je fasse ça, je ne suis qu'une gamine. Je n'ai jamais su échapper aux pantalons troués, aux mains sales, aux pulls tachés. Ce n'est pas maintenant que je vais apprendre.
Et puis ce n'est pas drôle, d'être toujours impeccable. On ne peut pas se rouler dans l'herbe, grimper aux arbres, ou sauter dans les flaques de boue. C'est naze.
D'ailleurs, parmi tout ce bazar, j'ai retrouvé l'unique poupée que j'ai gardée. Epaisse comme un esquimau, parce que je lui ai enfilé tous les habits auxquels je tenais. Je l'ai serrée dans mes bras, pour voir ce que ça fait. J'ai rien senti, et j'ai peut-être été un peu triste, d'avoir grandi. Je l'ai même trouvée laide, ma Capucine, c'était ma préférée. Il y avait aussi une barbie, mais seules ses longues jambes et ses drôles de seins ont éveillé ma curiosité. C'est là que j'ai compris que j'en avais bel et bien terminé avec tout ça. Pourtant, il y a peu encore, je sais que j'aurais pu y jouer. Cette envie m'a suivie très tard.
Et pendant tout ce temps j'écoutais Brel en boucle, et je chantais "Mon doux mon tendre mon merveilleux amour" à tue-tête, comme si je m'adressais à quelqu'un, comme si j'étais de celles qui savent crier ces mots, qui savent vibrer comme ça. Peut-être qu'un jour j'écrirai sur l'amour. Ce jour-là, par pitié, si je tombe dans la niaiserie, achevez-moi.
Ecrit par Lissadell, le Lundi 13 Février 2006, 01:08 dans la rubrique "Things".





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