- Tu sais, je ne t'aime plus...

Elle ne l'a jamais aimé, il le sait. Ils se regardent alors, se demandent pourquoi l'une a feint d'aimer tandis que l'autre feignait de ne rien voir, mais ne formulent aucune question oralement. Puis elle regarde ailleurs, d'un regard vide. Une larme solitaire coule sur sa joue.

- A quoi penses-tu ?
- A nous...

Elle pleure en silence, puis s'en va. Il la rattrape.

- Pourquoi pleures-tu ?
- Pour nous...

Il pense qu'il n'obtiendra rien de plus d'elle, pourtant il insiste:

- Pourquoi ?
- "Nous" est mort, je nous pleure.
- Mais...
- Non, pas de "mais". Adieu.

Elle sourit faiblement, le contourne, et poursuit son chemin. Il la rattrape a nouveau.

- Tu ne veux pas qu'on parle ?
- De quoi ?
- De nous !
- Mais "nous" est mort, tu le sais...

Elle soupire, baisse les yeux. Il ne se décourage pas.

- Oui mais no...on ne s'est pas expliqué.
- Il n'y a rien a expliquer. J'ai cessé de jouer la comédie...tu es gentil, tu sais, mais...
- Mais ?
- Mais je ne t'aime pas...je ne sais pas aimer, pas encore...
- Je le sais. Je savais que tu ne m'aimais pas. C'est pour ça que c'est fini. Mais je t'aime, moi. Je ne t'oublierai jamais.
- Moi non plus... Tu as été tendre, attentif. Je te souhaite d'être aimé, tu le mérites. Mais oublie-moi.
- Jamais. Même si je parviens a aimer quelqu'un d'autre, je ne t'oublierai jamais. Jamais.
- Il le faut. je ne suis pas quelqu'un de bien pour toi.
- Je sais...tu es un mystère; c'est ça qui me plaît, chez toi.
- Pourquoi m'aimes-tu ? Qu'ai-je fais pour que tu m'aimes ? Je ne sais que faire souffrir.
- Non. Tu m'as rendu heureux. Mais je ne te pleurerai pas...pars maintenant; c'est ici que nos routes se séparent.